Dual Core : Côté Intel
By Samuel D. - 20/06/2005
Sommaire:

 

Conclusion

 

Attendu comme le messie par beaucoup, les premiers processeurs Dual Core n'ont vraiment rien de bien révolutionnaires et la campagne de promotion dans la presse dont ils ont bénéficié, peut aisément être qualifiée d'honteuses sur bien des point. Toutefois, il serait faux d'affirmer que le Pentium D n'apporte aucun gain de performances et ne sert à rien.

Beaucoup plus proche du bidouillage de dernière minute que d'un réel nouveau processeur, le Pentium D n'est en fait qu'un nouveau packaging pour la plateforme Dual Xeon, lancée il y a plus d'un an. Son core d'exécution est strictement identique à celui des autres prescott, et son cache est, en moyenne, un peu plus performant que celui des générations précédentes. Dans ces circonstances, il est normal que les performances et les réactions des Dual Cores soient des copie-conformes de celles de la plateforme Dual Xeon. Les avantages et inconvénients sont également les mêmes : les applications mono-threads ne bénéficient nullement du second core, alors que celles qui scindent la charge en plusieurs threads bénéficient d'un gain en performance conséquent. Même chose pour les utilisateurs qui utilisent simultanément deux applications lourdes. Dans ces circonstances, généralement pour du traitement d'image ou de l'encodage, le Pentium D est un choix intéressant.

Concernant la plateforme en elle-même, rien de bien excitant au programme. Les carte-mères basées sur les i945 et i955 n'offrent pas de fonctionnalités impressionnantes et les écarts de performances sont dans un mouchoir de poche avec la génération précédente (i915/925) et le nForce 4 IE de nVidia. Ceux qui souhaitent franchir le pas rapidement feront toutefois bien d'éviter le chipset de nVidia, le temps que celui-ci soit stabilisé et surtout, fonctionne avec le Pentium D 820, le plus intéressant CPU du lot. Toutefois, toutes les carte-mères semblent poussées dans leurs derniers retranchements pour alimenter le Pentium XE, dont la consommation électrique abyssale entraine une dissipation thermique tout aussi énorme.

On le comprend aisément, les premiers processeurs Dual Core ne méritent qu'un enthousiasme mitigé. Certes, dans certains cas, leur utilisation est justifiée et répond à un réel besoin. Toutefois, le nombre d'utilisateurs qui bénéficieront pleinement du second core est très loin de constituer la majorité d'entre nous. Quoiqu'il en soit, le Pentium D amorce une importante (r)évolution dans le milieu du microprocesseur, en ce focalisant vers le parallélisme, en lieu et place de la fréquence. Le principal problème est que construire le premier CPU orienté parallélisme avec deux cores qui sont, eux, orienté vers la fréquence, ne pouvait donner un résultat impressionnant. Pas besoin non plus d'espérer beaucoup plus de Presler, la déclinaison 65 nm du Pentium D, à part de gros progrès niveau consommation électrique.

Par contre, et il est important de le souligner, Intel parait réellement sur une bonne pente, et dévoile régulièrement des informations très excitantes sur ses prochains produits. Après Presler, Merom et Conroe sont, sur le papier, d'excellents produits dont les performances risquent vraiment de mettre à mal le concurrent AMD (qui, de son côté, semble bien parti pour tirer sur l'élastique-K8 jusqu'au bout). Mieux, les concepts dévoilés pour Whitefield et les générations suivantes risquent de révolutionner l'architecture des CPUs et d'offrir un bon de rapidité énorme par rapport à ce que nous connaissons aujourd'hui. Et tout ca, avec une partie de l'intelligence (MicroKernel) déportée sur le processeur, ce qui permettra aux développeurs de bénéficier de toute la puissance disponible sans faire trop d'efforts du côté programmation. Hélas, pour voir ce qu'il en sera dans la pratique, il faudra encore attendre quelques années ; attente qui sera plus facile vu que le train de l'innovation semble enfin être reparti chez Intel.

Au final, Intel sauve la face grâce à un argument de poids : le prix ! Avec un Pentium D 820 qui tournera bientôt aux alentours de 250€, force est de constater qu'il représente une alternative plus que sérieuse aux utilisateurs qui nécessitent la puissance de deux CPUs pour leurs applications. Intéressant aussi : cette politique tarifaire très agressive va permettre le déploiement rapide des produits Dual Core grand public, ce qui va entrainer une migration des applications vers le multi-threads. Ainsi, lors de l'arrivée des "vrais" Dual Core, beaucoup plus de logiciels pourront exploiter leurs bienfaits. Bref, le Pentium D 820 est un choix intéressant et offre un rapport performance/prix inégalé pour ceux qui ont besoin d'une plateforme SMP. C'est pourquoi nous lui collons un "Approved", mérité malgré ses défauts. Par contre, le Pentium XE mérite son Rejected sans autre forme de procès : strictement identique à un Dual Xeon (qui bénéficient de l'HT), il est deux fois plus cher pour un gain de performance nul. CQFD.

 

 

 

 

 

 

 

 

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